Le projet a commencé depuis une semaine. Il est temps pour moi de vous partager cette nouvelle vie, dynamique et de rencontres.
L'année "God save the green" commence par quatre mois en paroisses. C''est ainsi que je suis arrivée à Saumur lundi dernier pour y passer deux mois... Plus précisément: je vis dans une ville en périphérie de Saumur, logée et nourrie par un couple de paroissiens charmants, et j'interviens à la paroisse Sainte Jeanne Delanoue (qui regroupe trois églises). J'ai donc découvert avec joie la vie saumuroise et la vie d'une paroisse. Hé bien mes amis: quelle aventure ! A peine une semaine de passée et me voilà épuisée.
Qui ?
Le père Laurent Bourdier m'accueille et me soutien pour ce projet depuis notre première rencontre en juillet. Dans la paroisse, il existe déjà une commission Laudato Si' qui avait prévu d'organiser une journée paroisse le 4 octobre, à l'occasion de la Saint François. J'arrive donc en soutien auprès d'un groupe de chrétiens déjà sensibles et engagés.
Pour quoi faire ?
Eco-évangéliser: il faut souvent rappeler que l'écologie intégrale n'est pas une façon extrême de vivre l'écologie terrestre, mais plutôt un équilibre de vie. Toute la semaine en me présentant, les gens me parlaient uniquement de tri des déchets, potager en permaculture ou autre astuce de vie écologique. J'ai bien sûr encouragé ces démarches mais j'en ai aussi profité pour souligner l'importance du reste (écologie humaine, relation à soi et éco-spiritualité). Je sens qu'il y a encore de nombreuses barrières et qu'il faut éclaircir la définition d'écologie intégrale.
Les actions de la semaine ?
Réunions puissance mille. Rencontre avec les différentes commissions de la paroisse (et du diocèse d'Angers), mise en place des premiers événements. Il y a eu aussi beaucoup d'écoute et d'encouragements pour toutes les personnes engagées. La plus grosse partie du projet reste la communication, bien que je sois actuellement plutôt absente sur les réseaux sociaux. J'ai la joie (et la grâce) de recevoir de l'aide au quotidien de la part de Jeanne : une jeune fille rencontrée sur Instagram qui m'a proposé son soutien au moment où je peinais le plus (alléluia).
Les + et le - ?
Je ne pourrais pas vous raconter tout ce que j'ai vécu, mais j'ai à cœur de partager certaines choses avec vous.
Point positif 1: la paroisse!
J'ai la chance d'être accueillie dans une paroisse où quelques personnes sont motivées et prêtes à s'engager dans les domaines de l'écologie intégrale (écologie humaine, terrestre, spiritualité) . Le père Laurent est un moteur pour ce projet en paroisse !
Point positif 2: je ne serai plus fatiguée !
Cette semaine fut trop intense si bien que samedi soir j'ai craqué. Un message partagé sur les réseaux sociaux m'a permis de sensibiliser à l'importance d'écouter les personnes fragiles. Je crois que mon appel a été entendu.. Désormais, le rythme sera plus cool !
Point positif 3: J'ai fais manger des fanes de carottes à mes hôtes!
C'est surement un point inutile pour vous, mais ce fut une belle soirée de partage avec eux. Toutes deux concentrées à éplucher nos fanes de carottes, nous discutions face à la baie vitrée tandis que le soleil se couchait. Qui a dit que l'écologie n'était pas romantique ?
Point négatif (Il en faut en moins UN! la vie n'est pas toute rose): le paradoxe de l'évangélisation!
Dans ma vie avant le départ, j'avais arrangé mon quotidien pour vivre l'écologie intégrale (dans ma relation à Dieu, à l'autre, à moi-même et à la Terre). Ici, je me sens donneuse de leçon. Il n'a pas été possible pour moi matériellement de vivre la relation à la terre (ma famille d'accueil n'est pas en alimentation bio, vrac ni zéro-déchet); il n'a pas été possible pour moi techniquement de vivre ma relation à Dieu (une messe par semaine ici); il n'a pas été possible pour moi de respecter mes besoins et mes limites.
Alors après une semaine, nous avons fait des aménagements pour que je puisse vivre ces relations: je suis passé au zéro-déchet dans actions personnelles, nous avons mis en place des soirées d'adoration une fois par semaine, en plus d'un chapelet tous les jours; et désormais je vais ralentir le rythme. Il était important pour moi de ne pas entrer dans le processus "dire ce qu'il faut faire, et ne pas le faire". Mission réussie. Cette semaine fut merveilleuse, aussi rude fut-elle.
Demain est un autre jour, il y aura encore des jours "avec" et des jours "sans", mais le Petit Jésus sera toujours présent.
Aimez, Priez, Semez,
Camille pour God save the Green
Un petit bout de mon quotidien
Le message de la semaine sur les réseaux sociaux
🌱Renoncer à soi même.. 🌱
J'ai choisi de donner une année à Dieu en sachant que ce serait une année éprouvante. Mais de nature dynamique, joyeuse, optimiste, je me suis dit une chose : YALLAH ☀️ L'aventure a commencé, mon sourire à fait se lever des barrières et m'a offert des tonnes de propositions. Il a alors fallu très vite rappeler une chose qui fait partie de moi : je suis malade. En général arrive le fameux ''Oh ma pauvre'' mais non! Croyez-moi, c'est une richesse et je suis épanouie. Ce n'est pas une plainte que je lance, c'est un appel: entendez moi, je suis heureuse mais différente. J'ai des besoins, je suis fatigable.. Malheureusement mes sourires et mon bon moral n'aident pas à me faire entendre. Non pas une mais deux maladies invisibles au compteur, je suis trop bien-portante à vos yeux.. Ce qui devait arriver arriva: après seulement 5 jours, je suis ruinée. J'ai pourtant dis ''je suis fatiguée'', qui est devenu ''je suis épuisée'' face à l'inertie.. 🌼 Nos maladies sont invisibles. Et au bout de 5 jours, je peux le dire: c'est parfois vous qui nous rendez invisible. Apprenez à écouter, à entendre et nous pourrons vivre ensemble. Les handicaps invisibles représentent 80% des personnes ''handicapées''. Les souffrances ne se voient pas toutes : qu'elles soient motrices, mentales, psychiques, sensorielles.. 💚Nous, personnes handicapées avons appris à renoncer à nous même : nous avons donné notre vie corps et âme à Dieu, car d'une seconde à l'autre tout peu s'écrouler. Nous passons notre temps à devoir dire non et à nous en vouloir, ou à accepter et à en payer le prix. L'équilibre de l'écologie intégrale ne s'accomplira qu'ensemble. Pour avancer, il ne manque plus que vous. Ne renoncez pas à nous 🙏
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(ps : ne me demandez pas mes maladies, ce n'est pas le sujet. Comprenez juste que je me fais porte-parole des souffrants oubliés)
Message publié le samedi 5 septembre 2020.
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