L'Homme est pareil à une graine que Dieu a semé sur Terre, mais cela ne signifie pas que la graine porteras du fruit.. Pourquoi agir et décider de faire le Bien?
Le meilleur agriculteur au monde est bien évidement Dieu. Célèbre horticulteur, il a donné vie à la Terre alors qu'elle était stérile en la remplissant de créatures et de plantes foisonnantes. Ces créatures et plantes vivent ensemble, dans un équilibre vertueux où chacun à sa place et une mission du Terre.
"En effet, toutes les créatures sont liées, chacune doit être valorisée avec affection et admiration, et tous en tant qu'êtres, nous avons besoin les uns des autres." - Laudato Si 41
Pour accomplir sa mission et finaliser la Création, Dieu a aussi semé quelques graines d'Homme sur la Terre.
L'homme et la responsabilité.
Dieu a fait "l'Homme à son image" (Gen 1, 26-27). Il a donné à cette graine d'Homme la semence du Bien et capacité de Liberté. C'est à dire qu'en nos cœurs, tout est présent pour que nous accomplissions le Bien et vivions dans la sainteté. Cela dépend de notre libre arbitre: nous pouvons choisir le Bien ou le Mal, nous pouvons choisir de croire au Père ou pas. C'est en choisissant la Foi et le Bien que l'Homme choisit de devenir le bon fruit.
Quel est le rapport avec l'écologie ?
Lorsque nous avons choisi le Bien, la Foi, l'Amour et le respect de le Création, cela implique d'aller au-delà du choix: il faut agir. L'Homme est le gardien de la Création; il ne doit pas l'observer sans agir pour son bien.
En écologie intégrale, il y a un ordre d'action. Il est assez simple d'aimer Dieu, d'aimer l'autre et d'aimer la Terre. Cependant il est plus difficile de s'aimer soi. Il faut donc commencer par s'accepter et se connaitre. Une personne qui ne s'accepte pas ne peut se tourner sainement vers Dieu, les autres ou vers la Terre. Bien sûr je parle de s'aimer et non de s'idolâter, soyons toujours en équilibre et vivons en modération.
Dans notre société bien informée des risques qu'encourt la planète, il y a deux catégories d'hommes: ceux qui ont trop peur pour affronter la réalité catastrophique et qui préfèrent continuer à vivre normalement parce que "ça ne sert à rien, on va tous mourir". Il y aussi ceux qui se lancent, qui font des efforts et qui font leur part tel des petits colibris. Les hommes qui veulent changer le monde, qui ont conscience de l'importance de l'écologie intégrale, sont des graines qui ont porté le fruit: ce sont aujourd'hui de jolies plantes (vertes). Cependant, toute plante a besoin de soin, de soleil et d'eau, d'amour. Il en est de même pour toutes passions que nous avons: elles nécessitent de l'entretien. Si vous ne jouez du piano ou du tennis que ponctuellement, vous serrez moins performant que si vous jouez régulièrement afin de progresser. Si vous croyez en Dieu, vous allez à la messe, vous lisez la Bible, car comme nous l'avons vu lors du confinement nous souffrons de sécheresse si nous n'entretenons pas notre foi.
« Quel avantage l’homme a-t-il a gagner le monde entier s’il se perd et se ruine lui -même ? » Luc 9, 25
L'écologie noire.
On nous a donné un voir un modèle très précis répondant au terme d'écologiste: association à un bord politique, à un mouvement pessimiste, parfois violent ou revendicard, un peu anarchiste ou en bordure de société. Depuis quelques années, nous sommes tous touchés par l'écologie et cet engagement est devenu (un peu) moins connotée. Cependant, le discours autour de l'écologie reste très culpabilisant: il FAUT trier ces déchets, il FAUT avoir une gourde, il FAUT arrêter de boire du Coca, sinon grrrr gare aux railleries. Ils ont certes raison dans le fond, mais la forme n'est pas la bonne. Autre erreur de forme: les exemples qui illustrent l'écologie. Ce sont des hommes et des femmes parfaits qui vivent zéro déchet, qui ont une habitation en milieu rural ou semi-rural, qui font tout eux-mêmes et qui ont souvent un travail assez responsable.
Il est indispensable d'avoir des exemples pour cheminer; tout comme en tant que croyant nous prenons parfois exemples sur les saints. Ce qui est compliqué quand on se lance, c'est de trouver les bons exemples à suivre: ceux qui ont un mode de vie proche du notre, ceux qui sont peut être encore en transition et pas parfaits, mais surtout ceux qui nous ressemble! L’écologie manque d’encouragements et de modération, d'exemple plus "réalistes" dans le sens où nous n'avons pas tous pour vocation de vivre en campagne.
Aujourd'hui, ce qu'il faut comprendre c'est que nous pouvons être des personnes normales, qui vivent en villes, qui ont des métiers variés, et qui peuvent s'intéresser à l'écologie. Rappelons-nous que l'écologie intégrale, ne nous demande pas de fuir vers un mode de vie 100% autonome, mais nous propose de changer nos habitudes par des objectifs compatibles avec notre mode de vie actuel. Le changement est progressif!
Comme avant? C'est devenu un nouveau critère de marketing: le produit "comme avant", "traditionnel", "d’antan", "de grand-mère". Encore une utilisation des mots un peu déplaisante qui arrive après le zéro déchet (alors que même nos amis ultra écolos ont au moins un pot de confiture de déchets! On peut plutôt parler de "réduction des déchets"). Nous vivons dans un monde qui a bien évolué depuis les générations de nos grands-mères: pollution, santé, mode de vie et de consommation... Nous pouvons prendre quelques idées venant d'un temps où l'on consommait moins, mais ces idées doivent être adaptées à notre modernité. Prenons un exemple simple: la salle de bain "zéro déchet" où nous sommes censés avoir 1 dentifrice solide, 1 savon de Marseille, 1 déodorant solide, 1 brosse à dent en bambou, et 1 huile pour le visage. Ainsi vivaient plus aux moins nos grands-parents. Aujourd'hui, nos peaux sont agressées par la pollution, nos santés et nos corps sont plus fragiles. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, on nous montre ces gens vivant actuellement avec seulement 5 produits d’hygiène. Où sont ceux qui ratent? Me voici me voilà! Comme vous le savez, étant malade je ne peux pas avoir une salle de bain pareil. J'ai essayé! Ça à raté, j'ai culpabilisé et tout arrêté. Un trop gros échec alors que le cœur y était, une déception de ne pas correspondre à ceux qui réussissent. Mais j'ai appris à me connaitre, à prendre conscience de mes besoins (les produits d’hygiène de pharmacie) et mes limites (grosse à dent en bambou: aphtes; dentifrice solide: gencives qui saignent; huile sur le visage: SOS; et la liste est longue!). Désormais j'ai mis quelques petites choses en place dans ma salle de bain, à mon échelle et je suis fière! Nous ne sommes pas tous parfait, nous avons tous des particularités différentes, et la meilleure façon de vivre l'écologie intégrale et d'écouter les besoins et les limites de son corps.
Je vous parle de cela car c'est le combat que je mène en ce moment en tant que jeune fille malade... Il m'a fallu du temps pour accepter et comprendre mes besoins et mes limites. Il m'a fallu d'autant plus de temps pour trouver ma place dans ce milieu écolo, sans culpabiliser de ne pas réussir.
Je me réjouis pour tous ceux qui réussissent, sans jalousie car ils sont des exemples pour beaucoup d'entre vous. Je me réjouis aussi pour ceux qui sont "imparfaits" car ne peut être à 100% écolo, mais qui sont 100% écologie intégrale en sachant dire stop.
Jardinier du cœur.
L'Homme est le grain qui peut porter du fruit s'il apprend à se connaitre et à changer à son niveau. Son cœur est pareil à un jardin: il nécessite de l'entretien et de l'attention. N'attendons pas d'être envahie d'herbes hautes pour cultiver nos passions, nos fois et nos engagements.
Le but de l'écologie devrait être d'accompagner chacun selon ces particularités plutôt que de faire culpabiliser. L'écologie comme support pour médiation pour s'épanouir dans le meilleur de soi.
Recommandation de lecture:
Aime, Prie, Sème,
Camille pour God save the green.
Sources:
-Le syndrome de l'autruche, pourquoi notre cerveau veut ignorer le changement climatique, de Georges Marshall, chez Actes Sud - Domaine du possible.
-Demain, de Cyril Dion, chez Actes Sud. Existe aussi en film.
-Petit manuel de résistance contemporaine, de Cyril Dion, chez Actes Sud - Domaine du possible.
-Deux degrés avant la fin du monde, par le collectif DataGueule, documentaire disponible sur imago.tv/fr
Merci Camille pour ton article très inspirant. Je suis conscient que "l'écologie de la peur" basé sur des fatalismes catastrophiques et des moralismes perfectionistes, vides ou idéologiques n'apportera aucun changement à notre société capitaliste. Seul "l'écologie de l'amour" basé sur la conversion du coeur apportera les véritables changements dont l'homme a besoin pour mieux habiter et servir la création.